La plupart des éditeurs de jeux de bataille rangée en 28mm (Games Workshop ou encore Rackham) met en avant un gros mensonge marketing : il serait possible, à cette échelle, de jouer dans des conditions ludiques acceptables (temps, intérêt) d'énormes armées dans le cadre de gigantesques batailles.
Si Rackham a eu le culot d'avancer de tels arguments à l'époque de Confrontation version escarmouche (on parlait alors d'armées et pas de bandes) et continue dans sa lancée avec l'Age du Rag'Narok, c'est Games Workshop qui a poussé le concept à son paroxysme avec des produits tels que Warhammer 40k Apocalypse et actuellement la Guerre de l'Anneau. Dans le livre des règles de la Guerre de l'Anneau, tout est fait pour laisser croire aux joueurs qu'ils vont pouvoir facilement aligner des centaines voire des milliers de figurines (si, si!) pour rejouer des batailles extraordinaires comme le mythique siège de Helm ou l'héroïque bataille des Champs du Pelennor.
Cette politique commerciale (dont on comprend parfaitement l'intérêt) est d'autant plus rageante que Games Workshop possède dans sa gamme des jeux et des figurines qui sont bien plus adaptés aux batailles épiques que leurs fameux trois "core games" : Warhammer Fantasy Battle, Warhammer 40k et maintenant la Guerre de l'Anneau.
Avec Warmaster, Epic Armageddon ou encore Battle of Five Armies, Games Workshop dispose en effet de jeux d'une grande qualité permettant de simuler de grands affrontements avec des règles adaptées. A l'échelle Warmaster, il est en effet possible de rejouer les grandes batailles de l'univers de Battle sans y passer son week-end et sans devoir hypothéquer son logement! C'est d'ailleurs ce dernier point qui explique la politique actuelle de société anglaise.
Mais on peut aller plus loin encore. Dans la gamme des jeux Games Workshop, on trouve également d'autres perles telles que Battlefleet Gothic (batailles spatiales), Man O'War (batailles navales), Inquisitor (très petite escarmouche), Mordheim ou encore Necromunda (escarmouche). Sans parler d'excellents jeux de plateau comme Space Hulk et Bloodbowl.
Pourquoi ne pas exploiter cette richesse? Pourquoi ne pas mettre en avant toutes les possibilités offertes par cette diversité? Oui Games Workshop est là pour faire de l'argent mais un système comme Apocalypse ne représente qu'une solution de facilité qui atteindra rapidement ses limites : même les fous furieux se lasseront des sorties de figurines toujours plus grosses à la Krabouillator car une partie d'Apocalypse ça ne se joue pas tous les jours et que les dites figurines ne pourront pas être utilisées dans des batailles classiques de W40k.
Pourquoi ne pas nous faire rêver avec des articles expliquant comment exploiter la richesse de la gamme existantes?
Une campagne débutant par l'enquête d'un Inquisiteur dans les bas fonds d'un monde ruche (Inquisitor), enquête qui entraîne l'intervention d'une force de Space Marines pour nettoyer le QG d'une secte du Chaos (Warhammer 40k). Mais les cultistes ont le temps de lancer un message avant de disparaître et une flotte du Chaos apparaît et attaque les défenses du système planétaire (Battlefleet Gothic) tandis que le monde ruche est plongé au coeur d'une immense révolte obligeant le déploiement d'une grande force impériale (Epic Armageddon).
Ou encore la mise en place d'une reconstitution complète de la célèbre bataille des Champs du Pelennor! Le coeur de la bataille, dans les plaines au pied de Minas Tirith, serait simulé avec le système Battle of Five Armies tandis que certains affrontements clé (combats autour de la porte de la forteresse par exemple) seraient joués avec la Guerre de l'Anneau et que des scènes particulièrement importantes utiliseraient les règles du Seigneur des Anneaux (la mort de Théoden, la folie de Denethor)...
Tant de diversité, tant de richesse non exploitée par Games Workshop et parfois méprisée par les joueurs.
Quel gachis. :(