Simplicité = simplisme! Vraiment?
Régulièrement dans les débats qui animent la petite communauté du jeu avec figurines, je retrouve l'équation "Jeu X est plus complexe que Jeu Y donc Jeux X est plus mieux que Jeu Y" ou alors "Les règles ont été simplifiées, c'est devenu un jeu pour les gosses". Je caricature volontairement les propos, que ceux qui s'y reconnaissent m'en excusent.
De nombreux jeux ont souffert ou souffrent encore de ce type de jugement : le Seigneur des Anneaux, les règles de campagne de Mighty et Planetary Empires ou encore Warmaster par exemple. Il y a peu encore on disait que Incursion, avec sa multitude d'unités différentes, était forcément meilleur que Space Hulk aux règles plus simples (on confond ici le jeu de plateau avec figurines qu'est Space Hulk avec le jeux de figurines sur plateau que sont Incursion et Hybrid). Warhammer 40k lui-même a beaucoup souffert du passage de la v2 (relativement complexe) aux versions suivantes bien plus abstraites (suffit de se ballader cinq minutes au sein d'un groupe virtuel dédié à W40k pour entendre dire que la v2 était vachement mieux et que la v4 c'est pour les gamins).
Et là on touche à un sujet sensible. Car l'on confond souvent simplicité avec simplisme alors que dans le cadre de bons jeux la simplicité est synonyme d'élégance, d'efficacité et de longévité.
Si l'on s'appuie sur des faits, on verra que les règles les plus populaires sont souvent les plus simples. Le succès de DBA et DBM dans le milieu historique en sont une belle preuve. La transposition à d'autres univers de jeux comme le Seigneur des Anneaux (Legends of the Old West, Legends of the High Seas) ou encore Warmaster (Warmaster Ancients, Battle of Five Armies et tout un tas d'autres adaptations officieuses comme DSC ou Blitzkrieg Commander) sont autant d'autres preuves de la qualité des systèmes originaux.
Space Hulk lui-même est l'illustration même que des règles simples peuvent être efficaces et indémodables. 20 ans après la première édition du jeu, voyez la folie qu'a provoqué l'arrivée d'une 3ème édition. Dans vingt ans, nous souviendrons-nous encore d'Incursion?
Ceci dit, si je milite contre l'équation "simplicité = simpliste", je ne crache pas pour autant sur les jeux complexes en créant une équation "complexité = lourdeur". J'ai cependant tendance à préféré les jeux simples que l'on peut prendre en main rapidement (ce qui ne veut pas forcément dire que l'on maîtrise rapidement) aux jeux plus complexes qui nécessitent un gros investissement personnel en amont (étude des règles et des listes d'armées).