Cinéma - Wonder Woman (3/5)
Vu au cinéma, Wonder Woman de Patty Jenkins avec Gal Gadot, Chris Pine ou encore Connie Nielsen.
C'était avant qu'elle ne devienne Wonder Woman, à l'époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s'écrase sur l'île paradisiaque où elle vit, à l'abri des fracas du monde. Lorsqu'il lui raconte qu'une guerre terrible fait rage à l'autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu'elle doit enrayer la menace. En s'alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l'étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.
Wonder Woman a toujours été pour moi, inculte complet en matière de Comics (aussi bien Marvel que DC encore que je sache quand même faire la différence entre les deux ^^), une vieille série déjà un peu kitsch que je regardais quand j'étais gamin. Diana Prince était vraiment nunuche, c'était amusant mais cela ne valait pas les aventures de Kirk et Spock.
Je n'ai donc pas été super enthousiaste lorsque j'ai appris qu'un film allait sortir, encore moins lorsque j'ai découvert le visage de l'actrice choisie. Ca manquait un peu de charisme tout cela.
Et puis j'ai vu Batman v Superman qui m'a agréablement surpris et qui introduisait Wonder Woman. Ma curiosité a été piquée et les critiques du film n'étant pas mauvaises, j'ai sauté le pas.
J'ai bien fait car ce Wonder Woman est plutôt intéressant.
Rien à redire bien entendu sur les effets spéciaux et la façon dont l'action est menée, faut être vraiment un mauvais réalisateur aujourd'hui pour rater cette partie. Le casting marche bien : Gal Gadot, même si elle n'est en effet pas super charismatique, incarne bien le personnage, elle est bien accompagnée par Chris Pine (bien meilleur ici qu'en capitaine Kirk) et par les quelques seconds rôles du film.
Le récit, point généralement très faible de toute saga de super-héros qui débute, est bien mené à défaut d'être super original. Il faut noter que le film dure près de 2h30 ce qui permet de bien prendre son temps pour dérouler l'histoire. On commence donc sur une île paradisiaque où l'on a le temps de découvrir une Diana innocente et protégée du monde puis on bascule dans la Londres industrielle de 1918, grise et polluée, pour enfin découvrir toutes les horreurs de la 1ère guerre mondiale (enfin, toutes les horreurs... cela reste un film grand public, hein).
La première partie du film est servie par un humour qui fait mouche (la découverte de la "civilisation" par une Diana pleine de belles idées et donc fidèle à la série des origines, quelle nunuche !), on assiste à la desillusion de l'amazone (ben oui, les hommes ne sont pas forcément des gentils bisounours manipulés par un méchant dieu de la guerre) puis l'action prend le pas sur le reste et cela dépote. Le combat final contre le grand méchant du film n'est pas bâclé en deux secondes comme c'est souvent le cas maintenant.
Bref j'ai passé un excellent moment qui mérite bien 4 ludices, non ?
Non, j'ai été un peu sévère du fait de quelques points qui m'ont fait tiquer. Tout d'abord on voit arriver d'assez loin le "rebondissement" du film, c'est un peu dommage. J'aurais également aimé que le grand méchant change un peu de look avant d'enfiler sa tenue de guerrier (là cela faisait un peu YMCA avec la moustache ^^). Il y a également quelques incohérences qui sautent aux yeux (mais pourquoi faire exploser le bordel à haute altitude là où cela risque de propager le gaz d'une manière plutôt efficace !!!). Et enfin il y a l'habituelle simplification historique anglo-saxonne : la 1ère Guerre Mondiale est menée et remportée par les anglais (c'est à peine si l'on peut voir quelques soldats français dans les tranchées), lorsque les allemands veulent frapper un grand coup c'est Londres qui est visée et lorsque la victoire est fêtée on voit uniquement des drapeaux anglais et américains. Ce n'est pas la première fois que je vois des productions anglo-saxonnes effacer complètement le rôle de la France dans le premier conflit mondial, on l'a d'ailleurs vu il y a peu avec la sortie d'un jeu vidéo sur ce thème où l'armée Française était carrément absente du jeu de base (il a fallu attendre une DLC pour la voir débarquer !). C'est particulièrement malsain je trouve car même si on peut comprendre cette simplification pour faciliter le récit (pas besoin d'expliquer la géopolitique du conflit pour suivre le film), cela contribue à imposer à l'esprit des gens que les guerres mondiales ont été remportées par les seuls anglais et américains, ce qui est totalement faux en particulier pour la première. Ajoutez à cela quelques petites erreurs historiques (des blindés anglais dans les camps allemands ou des auto-mitrailleuses plus 2nde GM que 1ère) et voilà comment Wonder Woman perd un Ludix.
Malgré tout je garde un très bon souvenir de ce film que vous conseille de voir.
Il est bien entendu aussi l'occasion de revivre les aventures de la super-héroïne sur nos tables de jeu. Là je pourrais vous conseiller les quelques jeux de super-héros (ou compatibles avec les super-héros) mais j'ai envie de vous orienter vers le contraire. L'un des moteurs du film est que Wonder Woman est complètement atypique et unique. Je me dis que cela fonctionnerait mieux en utilisant un système de jeu historique dans lequel on incorporerait des règles faites pour représenter l'amazone et ses capacités extraordinaires. Coup de chance, il est aujourd'hui plus facile de trouver des règles historiques sur le premier conflit mondial qu'il y a quelques années, on peut par exemple citer Great War (par l'éditeur de Flames of War) ou la version World War I de Bolt Action.
Du point de vue des figurines, on trouvera principalement son bonheur dans la gamme Heroclix. Les figurines ne sont pas tip-top mais avec un bon coup de peinture, cela passera très bien.