Jung-E de Sang-Ho Yeon avec Hyun-joo Kim, Soo-Yeon Kang ou encore Kyung-soo Ryu.
La Terre a été dévastée par les effets du changement climatique, contraignant l'humanité à trouver refuge dans des arches sanctuaires situées dans l'espace. La guerre civile qui y fait rage se poursuit pendant des dizaines d'années, au cours desquelles Yun Jung-yi se forge une légende de mercenaire et de stratège militaire comptabilisant d'innombrables victoires. Mais une mission ratée la laisse dans un état végétatif. Kronoid, une société de développement d'IA à usage militaire, entreprend alors de créer le soldat ultime en clonant son cerveau. Trente-cinq ans plus tard, Yun Seo-hyun, la fille de Jung-yi, participe à cet effort en tant que directrice de recherche du projet JUNG_E. Après de nombreuses tentatives de clonage et de simulation infructueuses, Kronoid abandonne l'expérience et se lance dans un autre projet. Lorsqu'elle apprend la nouvelle, Seo-hyun décide de sauver JUNG_E.
Voilà une petite déception ! Malgré un thème déjà exploité ici ou là (atteindre l'immortalité en téléchargeant son esprit dans des clones mécaniques), Sang-Ho Yeon (qui a déjà le très sympathique Dernier train pour Busan à son actif) décrit un univers plutôt intéressant avec des colonies spatiales faisant sécession et une immortalité plus ou moins dorée selon que l'on a de l'argent ou pas (les pauvres survivront mais en se vendant littéralement aux mégacorporations, la classe moyenne parviendra à sauver quelques droits et seuls les riches les conserveront tous).
Malheureusement on ne fera qu'effleurer ce contexte tout au long du film : de la guerre civile et des colonies spatiales on ne verra rien (ou presque) et l'injustice sociale liée à l'immortalité n'est exploitée qu'au minimum. Le récit reste intéressant (malgré certains personnages ratés comme en particulier le directeur, Sang-Hoon) mais on se sent à l'étroit dans le laboratoire qui l'abrite et on a vraiment envie d'aller explorer le monde. L'action est efficace mais elle est assez rare et servie par des effets spéciaux dont certains sont franchement en retard d'une décennie.
Bref, c'est vraiment une occasion manquée je trouve. Cela aurait pu être vraiment sympa voire même le début d'une franchise.
D'un point de vue ludique, l'univers esquissé semble assez riche pour nous proposer plein de choses différentes : du JdR pour une ambiance Cyberpunk au jeu de figurines à toutes les échelles pour la Guerre Civile en passant par les jeux de plateau, il y aurait de quoi faire. Mais un film raté ne donne pas forcément envie d'aller plus loin...