Cinéma - A l'Ouest, rien de nouveau (3/5)
A l'Ouest, rien de nouveau d'Edward Berger avec Felix Kammerer, Albrecht Schuch ou encore Aaron Hilmer.
L'histoire poignante d'un jeune soldat allemand sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale. En première ligne, Paul et ses camarades voient l'euphorie initiale se muer en désespoir et en épouvante quand ils se retrouvent à défendre leurs vies au fond des tranchées.
Lorsqu'on parle de film de guerre, on pense souvent aux super productions US qui ont la mauvaise habitude de déformer les faits historiques pour créer une sorte de mythologie anglo-saxonne un peu déconnectée de la réalité. C'est surtout vrai pour la Seconde Guerre Mondiale mais ça l'est aussi pour la Première. Du coup découvrir un film Allemand sur le thème est particulièrement intéressant et raffraîssant si j'ose dire.
Et sans grande surprise on peut y découvrir que l'enfer des tranchées tel que nos poilus l'ont rapporté est le même côté Allemand. Le film nous décrit de jeunes recrues enthousiastes qui apprennent que, loin d'être glorieuse, la guerre est horrible, que les tranchées sont boueuses et qu'on y perd toute notre humanité. On n'est juste dépaysés parce que cette fois-ci l'ennemi arbore l'uniforme bleu Français.
Ainsi ce qui m'a le plus touché est le fait que, en dehors de la défaite Allemande à laquelle on peut assister car le récit s'attarde sur les derniers jours avant l'armistice, cela aurait pu parfaitement être un film vu du côté Français. Cela renforce considérablement l'idée que ce conflit a été un énorme gâchis.
Le film est servi par une excellente réalisation. Il y a beaucoup de moyens et l'on ressent bien l'horreur des combats et l'enfer des tranchées. Le casting est également très efficace. On ne pourra finalement que lui reprocher un scénario peu original (la jeune recrue qui découvre l'horreur de la guerre) et qui me semble beaucoup s'éloigner du livre qu'il est sensé adapter.
D'un point de vue ludique, il existe bien des règles pour revivre les affrontements de la Première Guerre Mondiale. L'offre en la matière s'est considérablement renforcée depuis quelques années. Mais il faut bien avouer que ce type de film aurait plutôt tendance à nous éloigner des tables de jeu sur le thème de la guerre qu'autre chose, c'était bien là le propos d' Erich Maria Remarque, l'auteur du roman d'origine : nous dégoûter de la guerre. Et qui pourrait lui en vouloir ?