Cinéma - Anon (2/5)

Anon d'Andrew Niccol et avec Amanda Seyfried, Clive Owen ou encore Colm Feore.

Dans un avenir où l'intimité est abolie, un enquêteur se penche sur le profil d'un tueur en série qui a été effacé de tous les enregistrements visuels.

Voilà une petite série B qui aurait pu tirer son épingle du jeu avec un concept de base très intéressant : tout ce que nous voyons et faisons est enregistré ! Plus d'ordinateur ou de téléphone, une interface rétinienne permet d'accéder immédiatement à toutes ces fonctionnalités.
Du coup le boulot des flics est très facile : s'il y a eu un meurtre ou un vol, il suffit d'accéder aux archives de la victime pour identifier le tueur à coup sûr. Forcément cela pose des questions et tout le long du film on découvre avec horreur jusqu'où le concept tue toute intimité, formate les gens et peut également les manipuler complètement. On frémit à l'idée de ce que pourrait devenir notre vie si la chose tombait entre les mains d'Etats encore moins scrupuleux que nos démocraties occidentales.

Ajoutons à cela un casting très solide et vous obtenez un polar de Science-Fiction (ou d'anticipation ?) sans prétention mais qui donne envie de se laisser prendre au jeu malgré quelques scènes un peu ratées (quand on voit ce que voit le héros, tout est trop lent et pas naturel).

Et puis patatra ! Tout s'écroule à la fin avec une conclusion de l'enquête convenue et déjà vue mille fois, un truc sans aucun intérêt qui fait retomber le soufflé. Quel dommage, cela aurait vraiment pu être un excellent petit film mais la fin gâche tout. :(

Du point de vue ludique, je me dis qu'il doit y avoir moyen d'imaginer un petit jeu pendant lequel par défaut tout serait visible par tout le monde mais avec la possibilité  cacher ses actions à ses adversaires dans certaines conditions. Il y a peut-être un petit truc amusant à pondre sur ce thème en prenant à rebours les mécanismes habituels des jeux de bluff...